Le programme de recherche de la Chaire de recherche du Canada sur la prise de décision en incertitude se penche sur deux axes principaux, qui correspondent à deux sources différentes d’incertitude pouvant nuire à la prise de décision : l’incertitude ayant trait aux conditions d’exploitation (incertitude paramétrique) et l’incertitude touchant les intentions du décideur (incertitude préférentielle).

Axe 1 : Incertitude paramétrique – Conditions d’exploitation

Le premier type d’incertitude étudié est l’incertitude paramétrique, c’est-à-dire quand le décideur ne connaît pas exactement la nature des facteurs qui influenceront la performance de ses décisions. La recherche se penche tant sur les méthodologies fondées sur des hypothèses de distribution quant à la caractérisation de l’incertitude, notamment en ce qui a trait au paradigme de la programmation stochastique, que sur la caractérisation fondée sur des ensembles de réalisation potentielle, notamment avec l’optimisation robuste. La Chaire se penche plus particulièrement sur les enjeux découlant des problèmes dits « guidés par les données », c’est-à-dire lorsque l’information sur les facteurs incertains prend la forme de données historiques, alors que des formes hybrides de ces deux paradigmes de modélisation surgissent naturellement.

Axe 2 : Incertitude préférentielle – Intention du décideur

La deuxième forme d’incertitude à l’étude est l’incertitude préférentielle, soit celle qui advient lorsqu’une décision doit être prise alors que nous n’avons pas complètement établi les préférences du décideur quant aux compromis à faire entre différents objectifs et résultats. Cette situation peut survenir pour diverses raisons. Par exemple, si le décideur utilise un outil logiciel pour l’aider à prendre une décision, cet outil ne pourra pas, en un court laps de temps, identifier précisément son système de préférences. En fait, selon plusieurs études, l’information obtenue est toujours limitée et peut souffrir de plusieurs biais. Par ailleurs, il peut arriver que la décision doive satisfaire un groupe de décideurs, un conseil d’administration par exemple, causant ainsi de l’ambiguïté par rapport au système de préférences à appliquer. Cet axe a pour objectif de créer un ensemble de systèmes de préférences plausibles et de développer des méthodes pour identifier les décisions ayant le potentiel d’être les plus appréciées par les décideurs à partir des informations acquises quant à leurs systèmes de préférences.